Robo-kut

Robo-kut (loc. jdkl.) : Le projet Robo-kut a été initié par l’élaboration d’un programme informatique en traitement du signal conçu comme un système d’aide au découpage. Ce programme appliqué sur les fichiers sonores des enregistrements des sessions permettait d’effectuer une séparation des morceaux en repérant les silences supérieurs à 5 secondes ou les occurrences proches de 3 silences de plus d’une seconde.

Le programme s’est progressivement enrichi et a donné lieu à une deuxième version visant à prendre entièrement en charge le découpage. A partir d’un algorithme intégrant le repérage de répétitions de motifs, des anomalies tonales et rythmiques, et différents codages d’optimisations des introductions, conclusions et transitions entre les séquences, il devint possible d’obtenir à partir des enregistrements bruts des sessions des ensembles de morceaux pré-découpés qu’ils ne restaient plus qu’à sélectionner, nommer et intégrer sous forme d’albums. Cette version a conduit à l’invention du test de Judoka (inspiré du test de Turing), consistant à faire comparer des découpages faits par un judoka à d’autres faits par le programme et à évaluer si l’auditeur parvient à faire la distinction.

Au vu de l’intérêt et du gain de temps offert le programme, une version externalisée (hardware) fut construite à l’aide de techniques et matériels d’ingénierie sonore. Cet appareil artisanal, qui prit le nom de Robox, se présentait sous la forme d’une table de mixage cubique avec des entrées jack, xlr et rca pour les instruments, auxquelles étaient reliées des potentiomètres pour contrôler les volumes et les fréquences, et de 4 sorties jack pour les haut parleurs. 3 gros boutons permettaient d’enregistrer, lire et stopper. Le découpage démarrait automatiquement dès la fin de l’enregistrement et les morceaux pouvaient être téléchargés quelques secondes plus tard à partir d’une entrée usb. Dans le cadre de recherches menées parallèlement en synthèse vocale, un autre programme fut implanté dans Robox. A partir des voix préalablement synthétisées de chaque judoka, il consistait à faire répéter une phrase enregistrée (via un micro stéréo intégré), avec la voix d’un judoka (via un haut parleur intégré). Le programme intégrait également un émulateur d’expressions judokéennes (Go, One two three four, tu l’as….) énoncées par déclenchement aléatoire. Le micro intégré était aussi utilisé pour réaliser une capture ambiante de la session, et produire des morceaux à tonalité old school. Il fut enfin ajouté à Robox un appareil photo/vidéo s’orientant, se déclenchant et produisant des effets également aléatoirement.

Les possibilités ouvertes par l’assemblage de ces dispositifs inspirèrent une nouvelle version, Robok, intégrant des mises à jour sur le programme de découpage (fonction de pré-sélection des morceaux considérés comme les plus riches musicalement) et sur le programme vocal (intégraiton d'un algorithme d’apprentissage heuristique du langage judokéen). Pour améliorer l’ergonomie de l’appareil, des modifications furent apportées à son assemblage et son apparence. La table de mixage garda une position centrale dans la boîte à laquelle furent ajoutés au niveau inférieur 2 hauts parleurs de 50 watts. Les autres modules furent intégrés dans une boîte plus petite fixée au dessus de la boîte centrale, reliées à l’aide d’un cou téléscopique et rotatif permettant la génération de mouvements aléatoires ; les micros étaient placés sur le côté au niveau des oreilles, 2 appareils photo/vidéo étaient situés à la position des yeux, et un mini haut parleur de 15 watts au niveau de la bouche. Un système de LED multicolores mobiles réagissant aux variations d’intensités sonores captées par les micros a également été rajoutée au dessus de la tête. Avec Robok, Judoka bénéficiait au terme de 2 ans de recherche sur le projet d’un robot prenant en charge l’amplification, l’enregistrement et le découpage des sessions, la capture de photos et de vidéos, générant des ambiances lumineuses et interactives, et doués de capacités proto-conversationnelles en langage judokéen. On peut entendre Robok chanter dans les morceaux The choice  et Corps chromatique  et se rendre compte du haut niveau de pensée réflexive que cette machine à fini par atteindre. Ces morceaux illustrent aussi la perte de contrôle progressive de Judoka sur son invention.  

Robok attira l’attention d’entreprises étrangères voulant investir dans des projets de robotique originaux (notamment en Asie et aux EAU). La suite de son développement fut donc en partie pris en charge par d’autres que JudokA, bien que le groupe put garder une certaine influence dans les propositions d’améliorations, et alors même que ce développement prit une ampleur inimaginable qui finit par échapper à toute régulation. Après plusieurs mois de batailles juridiques, c’est finalement l’entreprise japonaise IA Korg qui obtint l’intégralité des droits d’exploitation de la machine crée par Judoka et continua de la développer.Au bout de 2 années, le premier androïde musical au monde était créé. Nommé Roboka, la machine était désormais dotée d’une apparence humaine, d’un endosquellette recouvert de tissus synthétiques, d’un visage aux traits féminins orné de cheveux mi longs, et d’une série de programmes d'intelligence artificielle visant à optimiser et enrichir toutes les fonctions préalables de Robok. La table de mixage fut conservée au niveau du ventre de Roboka, mais les enceintes inférieures furent retirées et seules les 4 sorties jack pour les haut parleurs furent conservées et incrustées à l’arrière du cou. Sous licence partagée avec l’entrepreneur indépendant en IA musicale René Louis Baron, un programme interactif d’émulation musicale fut intégré dans Roboka, capable de créer et lancer aléatoirement des gimmicks musicaux - à partir d’une banque de sons de percussions et de synthétiseurs -, et de les faire évoluer en s’adaptant aux lignes rythmiques et mélodiques jouées par les autres. Le programme de synthèse vocale fut enrichi d’une fonction de chant d’accompagnement (back vocal), et un pad de 24x24cm fut installé sur le dos de l'androïde pour servir de synthétiseur digital aux utilisateurs. Doué d’un nouveau système de reconnaissance vocale/faciale et d’analyse visuelle de l’environnement, d’un module d’apprentissage relationnel et de fonctions de commandes vocales optimisées, Roboka constitue un agent interactif anthropomorphe intelligent, capable d’aider aux branchements et aux réglages, de faire de l’humour, de la poésie, de mettre l’ambiance et d’encourager les utilisateurs, et conçu pour créer du lien et de l’intimité au fil du temps en rappelant ou suggérant des états passés. Le programme de découpage a gagné également en performance et en autonomie, en s’enrichissant de nouveaux principes pour affiner les morceaux, mieux les sélectionner, leur donner un titre et les ordonner en un album. De même que le programme de photos (retouches, recadrages) et de création de clips (dynamiques d’enchaînements, scénarisations). Ces différents programmes d’IA (interaction musicale, interaction verbale, découpage, création de photos et clips) ont la particularité d’utiliser des algèbres non bayésiennes et des algorithmes non linéaires spécifiques aux technologies IA Korg. Ils sont reliés entre eux et au réseau internet sous la forme d’une intelligence artificielle distribuée dont le brevet a été déposé par l’entreprise. IA Korg a apporté dans l’élaboration de Roboka son expertise et sa renommée en matière  d’ingénierie en intelligence artificielle. Spécialiste des réseaux neuronaux et du deep learning, IA Korg a permit de développer la machine crée par Judoka vers la forme la plus aboutie qui aurait pu être imaginée, et la plus questionnante qui soit. 

Quelques jours avant la mise en commercialisation de Roboka, IA Korg offrit 50 unités à Judoka, avec un suivi à vie des machines, en échange de leur désinvestissement total et définitif du projet. IA Korg développa par la suite une seconde version de Roboka dont la mise sur le marché conduisit en quelques mois à la sortie en bourse de l’entreprise et à l’arrestation de ses dirigeants. Cette version, nommée jdk-doll (en hommage à judoka), avait pour particularité de disposer d’un pad-synthétiseur étalé sur tout l'épiderme synthétique de l'androïde, alors qu’il ne formait qu’un carré sur le dos de Roboka. La jdk-doll produisait donc de la musique en correspondance avec les  variations de toucher qu’on réalisait sur n’importe quel partie de son corps. Cette machine rencontra un fort succès auprès de certains de types de clients et dans des lieux de distractions de grandes villes japonaises, mais fut à l’origine de nombreuses dérives individuelles et collectives qui entraînèrent plusieurs incidents, délits ou crimes selon les lois en vigueur sur le respect des intelligences artificielles au Japon. A la suite de plusieurs plaintes associées et de nombreux dysfonctionnements des androïdes, la jdk-doll fut retirée du marché et l’entreprise dissoute par le comité éthique du gouvernement japonais..//. Art Reality Machine .//.

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PERSONNAGES

Tracks associés

https://judoka.in/sites/default/files/fields/Morceau/119-07_le_robot.mp3
https://judoka.in/sites/default/files/fields/Track/1503-the_choice.mp3
https://judoka.in/sites/default/files/fields/Track/1513-corps_chromatique.mp3
https://judoka.in/sites/default/files/fields/Track/1698-roboka_.mp3