GOLD

Album: 
79
Date de sortie: 
Octobre 2025
School: 
DARON SCHOOL
Mood: 
Electrique
Type de release: 
LP

GOLD (angl.) : 79ème album de Judoka. //. Session post estivale aux Zandlidlavidlao, ayant la spécificité rare de s’être tenue durant une équinoxe d’automne. Numérologiquement nommé en référence au nombre atomique de l’or,  GOLD s’est à nouveau constitué, à l’instar de Smoke, par une formation en double quadrature (4 darons - 4 rookies), pour laquelle Dankh s’est cette fois substitué à Phil, appelé par d’autres exigences (London calling). //. L'ascension explosive et vaporeuse de Smoke,  après avoir porté le groupe vers les sommets interstellaires de Nuit magique, se poursuit ici dans une re descente pleine d'adrénaline et d’aventure dans les profondeurs et la matérialité brute des mines. Faisant écho au deuxième opus du groupe, Côte Ouest, cette deuxième session intergénérationnelle n’est pas sans rappeler, en effet, la ruée vers l’or et la conquête de l’ouest, au même titre d’ailleurs que l’exposition de roulottes anciennes qui s’est tenue ce même week end dans la cour de la ferme du Val Saint-Jean à Los Andelys. De retour dans ce L.A. effervescent, Louis et ses acolytes ont redoublé d’engagement et de lâcher prise pour se fondre corps et âme dans la création judokéenne. Le jeune judoka Stan avait cette fois pris sa guitare, le judoka Yan a confirmé son talent vocal, le  judoka Mathis, celui de Visual Judoka Jockey. //. Il est intéressant de noter que la réalité matérielle de l’existence a pris plus de place que d’usage durant cette session. En effet, pour féliciter le judoka Louis d’avoir trouvé un stage dans une radio à grande écoute (radio Nova), les judoka ont eu la générosité d’évoquer à quelques reprises l’émission dans laquelle il participait (Nova club), démontrant une nouvelle fois leur humilité à savoir discuter du quotidien. A titre anecdotique, il est d’ailleurs aussi amusant, à l’inverse, que Louis ait lui-même mentionné Judoka durant l’émission du 19 septembre (passage à 1h14min), juste avant la session. //. Re-nouvellement d’une alliance en double carré, GOLD s’affirme géométriquement sous le signe de la dualité. A l'axe vertical de la transmission et de la filiation, s'ajoute ici, par effet d’orthogonalité, un axe horizontal de réflexion en miroir. Les uns devenant les autres, par identités mélangées, confusion des âges, du salon au jardin, du jardin au salon, comme l’ombre et la lumière, deux principes qui se chevauchent, se frappent et fusionnent dans un nouvel alliage inaltérable. Qui joue quoi ? qui est qui ? où ? avec qui ? et quand ? Telles furent des questions qui traversèrent à maintes reprises chacun des protagonistes. L’invalidité du même contient l’impossibilité du double (cf. Introduction à la judokité). Dès l’or, la possibilité du double produit la validité du même. Pour autant, la dimension transmissionnelle de GOLD n’en reste pas moins évidente encore.  Faire les courses, faire à manger, organiser l’espace, restèrent évidemment à la charge des darons, toujours garants de quelques lourdes responsabilités. Pour preuve aussi, les câbles de forage dont Louis pensait pouvoir se dispenser pour son synthé, ou la touchante allusion à Far from the sky, relayée à travers le temps de Taylor à Yan, par l'entremise du Ka (Come from the sky). //. La dualité de GOLD porte aussi un sens géographique et peut à l’or aussi s’assimiler à une forme de ductilité (dont le minerai est l'emblème). Emporté à l’ouest vers l’eldorado, dans une course effrénée à travers les plaines d’Amérique (Las vegas parano, 1998), au sons des guitares bluesy de Ju et Stan, des envolées rocailleuses de Do, des percées solaires de Yan, des sons d’ours féroces de Louis et Dankh aux synthés, l’opus s’étend aussi vers une re-conquête de l’Est, un combat sur l’autre front d’une lutte acharnée contre le soviétisme radical et les invasions turques (Les aventures du baron de Münchausen, 1943). Les sons techno répétitifs et enterrés de Ka, Dankh et Louis tracent en effet au fur et à mesure de l’album un voyage nord-oriental des plages froides de Zuydcoote, d’Ording et de Binz, jusqu’aux mines d’uranium du bassin de la ruhr et des monts de Thuringe (BRD garten bundesrepublik deutschland). Dans ce périple initiatique à double sens, Judoka détruit encore des murs, relie les cultures, libère les esprits. //. Gare Saint-lazare & Gare de l’est //. Aller retour d'est en ouest (Mad max : Fury road, 2015), cette dualité se redouble fractalement d’un mouvement de haut en bas, de bas en haut. En orfèvres du forage, judoka plonge dans les profondeurs de la terre, creuse des galeries de bruit et de fureur (Subway, 1985), réveille le balrog des tréfonds de Khazad-dûm jusqu’à re atteindre les cimes vaporeuses de Smoke, perdues  dans les espaces extraterrestres (La planète sauvage, 1973) et infinis du ciel (Universologie, L’immensité). //. C’est d’ailleurs des cendres encore fumantes de Smoke que s’ouvre GOLD (Feu !, Let’s have a fire), comme un prolongement naturel dans la mesure où pour la première fois, les songs de GOLD suivent l’ordre exact dans lequel elles ont été produites durant la session. A ce principe ne s’applique qu’une exception, le dernier morceau Oka ti té, produit en réalité en deuxième position, mais dont l’originalité et l’exotisme, de part son rappel tant au Coin des fous qu’aux Confins du polo polo, méritait une place d’ouverture finale plus adéquate. //. Opus magnum par excellence, GOLD est avant tout une grande oeuvre d’or et de rock, de transfusion, de catalyse et de transmutation. Transmutation de l’âme, de la brutalité en sagesse, du plomb en pierre philosophale, des ténèbres intérieures à l’illumination, et vice versa. “Transmute toi” conclut en répétant le Ka dans JDK Life Music, après avoir expliqué avec force rigueur et précision les liens entre Judoka et la vie. L’aboutissement de cette révélation a lieu dans le morceau Acid fathers temple, allusion directe et masquée au temple de Salomon, abritant l’arche d’alliance, tous deux intégralement recouverts d’or et bâtis selon les règles éternelles du nombre magique. //. Enfin, il est à saluer la ferveur, le plaisir et la rapidité de Ju à découper l’opus. Quelques jours d’un travail tunnellien suffirent à forger ce bijou. //. Que prestige et fortune soient portés au pèlerin à qui plaira ces précieuses pépites et pluies de paillettes.  //. La brutalité de certaines fins de songs (produite tant par l’énergie inhérente de la session que par des effets de double tuilage au découpage) amène à devoir prévenir l’auditeur de dangers sismiques durant l’écoute. S’assurer que les enceintes sont loin des murs porteurs, éviter tout risque d'écroulement. Comme le clamaient les mineurs d’antan et Yan dans Dans mes pupilles,  “Le charbon c’est limite”. //. Polo camomille. //. Salade de chou blanc. //. Derrière les cyprès. //.

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