"Chacun pour soi

Chacun chez soi 

dans l'entre soi 

Un filet de roses 

Ta robe de fleurs lilas 

Sur la terrasse, l'été',

Une fleur d'oranger 

Il n'y a pas de danger 

Souris, puisque tu es là 

Chacun chez soi 

Et sur l'ile de Giverny, les nymphéas, Monet et son chapeau de paille, les artistes de la lumière 

Les trépieds, les monastères 

La lumière sur l'eau qui coule

L'or qui ruisselle sur ta peau 

Voilà l'été, une fleur d'oranger 

Ce parfum au fond de ta théière, le matin, quand tu te levais hier

Et l'ïle de Giverny, les nymphéas de Monet,

Et le ciel toujours bleu-pâle,

Ce ciel sans nuages, 

J'aimerais te revoir dans ta robe à fleurs, celle des lilas,

Celle qui s'accordait si bien avec tes yeux verts, un peu émeraude 

Ceux dont on rêve au bord de mer, qui ont la couleur des cailloux lorsque l'on est petit

Et qu'on les déterre dans le sable 

J'aimerais te revoir dans ta robe d'été 

Dans la maison de Monet 

L'île de Giverny 

La fleur de nymphéa

Et ta fleur d'oranger dans les cheveux 

Et ce parfum qui embaume 

J'aimerais te prendre la main 

J'aimerais t'emmener dans mon rêve 

Sans cesse je me demande : mais pourquoi es tu partie ? 

Et pourquoi es-tu si loin ? 

Et pourquoi les séparations existent ? 

Et pourquoi la rupture ?

Et pourquoi la vie est absurde ? 

Et je demande toujours grâce à toi 

Pourquoi l'amour est si loin, est si large ?

Et pourquoi à cause de toi je ne veux plus aimer ?

Et pourquoi à cause de toi je ne peux plus vibrer 

Et pourtant grâce à toi j'ai tant vécu 

J'aimerais me jeter dans toi comme je me jette dans ma dernière bière 

Comme je t'engouffre 

Comme j'avale cette eau liquide

Ces aspérités lasses 

J'aimerais t'incorporer 

J'aimerais te dévorer 

J'aimerais te mordre

Mais tu n'es qu'un songe, qu'un rêve,  qu'une image, qu'une métaphore 

Une métaphore de mon double, de mon complément

Une métaphore contre l'absurdité 

Quelque chose qui ne jouit que dans les images 

Quelque chose qui ne jouit que dans les mots 

Quelque chose qui ne jouit pas finalement 

Quelque chose d'absent 

Tu es finalement quelque chose qui ne jouit pas, quelque chose d'absent 

Tu es un mythe 

Tu es un manque 

Tu étais ma femme "

Chorus : Tu es sans corps...

               oh....ah...

JudokA, Recueils Immatériels, 2022