Album
"Si je te disais, le nombre de fois, épris,
Le nombre de fois, puni,
Le plus dur, ce ne sont pas les traumas
Les vieilles rengaines
C'est le coût de la vie
Sans que tu n'y prennes garde, la vie te met par terre
D'une violence telle que ne peux faire face qu'à tes propres mystères
Tes propres défaillances
Ce n'est pas ce que tu crois
La peur de la mort est un mythe
C'est la peur de vivre qui coûte le plus
La peur d'être heureux
La peur d'avoir à faire des choses
La peur d'avoir à construire des choses
L'angoisse de mort est une connerie
L'angoisse de vivre est plus brutale
Elle te tient, jour après jour,
Devoir te lever
Devoir tourner autour
Comme un vautour
Devoir tourner autour
Comme un enfant devant une feuille blanche
Et toi, que vas-tu y mettre ?
Le dessin de ta propre personne
Ta femme, tes enfants,
3, 4, 5, 6 7, 8, 9, 14, 15, 17, 20, 42...jusqu'à combien....
Tu es l'histoire de mille cercueils
De mille tombeaux
De mille caveaux
De mille noms inscrits
De mille épitaphes
De mille nés en 27, en 39, nés en 1848, nés en 1784, nés en 1615, nés en 1532, nés en 1417, nés en...opopopopopop....
Alors, tu vois, l'angoisse, c'est quand même pas la mort
C'est quand même pas la mer à boire
C'est : " qu'est-ce que tu vas faire demain ? "
Et, avant demain, c'est : "qu'est-ce que tu vas faire maintenant ?"
JudokA, Recueils Immatériels, 2019