Mailer  (v.pr.intr.) : Action de choisir délibérément le courrier électronique pour engager un échange qu’il eût été fâcheux, discourtois voire malsain d’engager de vive voix. //. Se mailer équivaut à lever une situation problématique, un hiatus, un non-dit, dont la révélation émerge à la conscience du JudokA ultérieurement à une session ou à une terrasse judokéenne. En règle générale, le postulat de base du message s’ancre dans la réalité de rapports sociaux mal perçus, tels que l’asymétrie des pouvoirs lors d’une décision supposée être prise collégialement. Depuis ce postulat, se construit une chaîne itérative de réponses dont les contenus se délitent à mesure que la pensée regagne en détournement ce qu’elle avait perdu en sérieux. //. Par répercussions, se mailer autorise des rapports directs et moins convenus que les situations conversationnelles classiques où JudokA joue à être Ju, Do et Ka. De la sorte, l’acte de se mailer facilite le détachement du rôle pour laisser place aux attachements plus profonds de la personne (par exemple, un titre de Do revendiqué par Do sur une playlist promotionnelle).//. Le registre de langue qui soutient l’acte de se mailer passe progressivement d’une première formule de politesse (« chers amis » ) à des prises de position plus fermes. De là, la plus grande émotivité et le ton impérieux des derniers échanges (« range ta chambre »).//. Décongestion des valeurs bourgeoises dans lesquelles JudokA pourraient être amenés à se perdre : site, répétition, logo, soirée mondaine, rendez-vous d’affaires.//. Garde-fou.//. Balises. //. Fight Club verbal.